Arthrolyse sous arthroscopie pour raideur de l’épaule
Qu’est-ce que la raideur de l’épaule ?
L’épaule correspond à l’articulation entre l’omoplate et l’humérus. La partie supérieure de l’humérus constitue une tête qui pivote dans un creux de l’omoplate qui est la glène. Les surfaces articulaires de glissement sont recouvertes de cartilage. Le muscle deltoïde et les tendons de la coiffe s’insèrent autour de la tête de l’humérus et participent aux mouvements d’élévation et de rotation du bras.
L’épaule peut faire l’objet d’une perte de mobilité ou raideur. Dans la grande majorité des cas, celle-ci apparaît après un traumatisme (fracture, immobilisation prolongée ou chirurgie de l’épaule).
L’épaule ne bouge pas car des tissus adhérents se sont formés dans l’articulation et limitent les différents éléments constituant l’épaule (ligament, capsule, tendon). Cette raideur peut être associée à des douleurs.
La rééducation est le traitement de première intention pour retrouver la mobilité de l’épaule.
Néanmoins, en cas d’échec de la rééducation, l’opération d’arthrolyse arthroscopique de l’épaule permet de retirer de l’épaule tous les tissus responsables de la perte de mobilité.
Qu’est-ce que l’arthrolyse ou libération de l’épaule sous arthroscopie ?
L’arthrolyse ou libération de l’épaule est réalisée sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation. Plusieurs petites incisions de 5 mm chacune sont réalisées au niveau de l’épaule permettant l’introduction d’une petite caméra et de petits instruments.
L’intervention d’arthrolyse consiste à retirer toutes les adhérences et à libérer chaque structure de l’épaule pour permettre de retrouver les mouvements de l’articulation.
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale et/ou locorégionale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne une heure voire plus si d’autres gestes sont réalisés.
L’arthrolyse ou libération de l’épaule sous arthroscopie nécessite une hospitalisation courte. Après l’opération, un pansement stérile ainsi qu’une attelle sont mis en place. Le traitement de la douleur sera instauré, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
La rééducation va débuter très rapidement afin de conserver le gain de mobilité obtenu lors de l’opération.
Le lendemain de l’intervention, le kinésithérapeute vous lève et vous aide à mobiliser l’épaule. A la sortie de la clinique, la rééducation sera réalisée en centre ou chez votre kinésithérapeute en ville.
Collections École Polytechnique / Jérémy Barande, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
La reprise du volant est envisageable à 6 semaines. Le délai de reprise du travail dépend de votre profession, en moyenne 3 mois en cas de travail physique, beaucoup plus précoce en cas d’activité de bureau.
Les activités sportives débutent généralement entre le 3ème et le 6ème mois et cela en fonction du sport pratiqué.
Quels sont les risques et les complications possibles ?
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
- Une réapparition de la raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
- Des réactions inflammatoires exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de gérer plus facilement cette complication rare.
- Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
- La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé sous arthroscopie. Cette complication connue nécessite un lavage de l’articulation et la mise sous antibiotiques plus ou moins longue avec éventuellement une reprise chirurgicale.
- Les nerfs et artères qui entourent de l’épaule peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une douleur, une perte de la sensibilité voire une paralysie de certaines parties du bras. En cas de lésion artérielle, une chirurgie vasculaire peut être nécessaire.
- Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Quels résultats faut-il attendre de cette opération ?
L’objectif de cette opération est d’améliorer la fonction globale de l’épaule en faisant disparaître les causes de la raideur. Elle donne en général de très bons résultats fonctionnels.
Néanmoins, dans certains cas, les douleurs peuvent persister et il n’est pas toujours possible de récupérer une mobilité complète malgré une intervention et une kinésithérapie bien réalisées.
Dans la grande majorité des cas cette opération donne de bons résultats avec une mobilité améliorée mais pas forcément normale.
Image piqsels.com CC0, domaine public, libre de droits
Auteur : Dr Philippe Loriaut, Chirurgien Orthopédiste – chirurgie arthroscopique – pathologies du sport – spécialiste de l’arthrose – chirurgie mini-invasive et percutanée.